#Démocratie ou #Utopie

Comment un Président, digne de ce nom, peut-il ordonner d’un coup de fil à son Premier Ministre de donner 100 millions à un tiers, dans un « régime démocratique » ?!

Je pense que le type de « démocratie » qu’on a légué aux pays africains n’est pas le régime politique qui leur convient le mieux. En tout cas, pas à ce stade embryonnaire de leur développement. Pour avoir une démocratie forte, telle qu’on la connaît en Occident, pour la plupart, il faut avoir des États forts. Or, le vent du nouveau courant idéologique, sous l’élan du « libéralisme », a soufflé en Afrique, en l’occurrence subsaharienne, vers la fin des années 80 et le début des années 90 contre le courant communiste qui gagnait également du terrain. Je n’ai pas l’intention de RE-faire l’Histoire MAIS il est utile de savoir d’où vient la « démocratisation » de l’Afrique, la conséquence directe de la Guerre Froide, *période de fortes tensions géopolitiques durant la seconde moitié du XXe siècle, entre d'une part les États-Unis et leurs alliés constitutifs du bloc de l'Ouest et d'autre part l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et ses États satellites formant le bloc de l'Est.*

Certes, la démocratie est tombée de nulle part sur les jeunes États africains qui viennent d’être décolonisés d’il y a SEULEMENT 30 ans. Naturellement, ceux-là n’étaient pas encore en position à même d’appréhender ce que c’était ce régime politique importé. La poignée de personnes qui y comprenaient quelque chose, les élites, en ont fait une forme d’oligarchie, d’anarchie et de totalitarisme masqués.

Oups, je m’éloigne du vif de mon sujet !

En effet, comment un Président, digne de ce nom, peut-il ordonner d’un coup de fil à son Premier Ministre de donner 100 millions à un tiers, dans un « régime démocratique » ?!
En fait, l’anarchie d’un pouvoir politique émane de ce genre de pratiques. L’exécutif ne doit AUCUNEMENT avoir la mainmise sur les deniers publics pour les utiliser à tout-va. Ce comportement inadéquat, anti-démocratique prouve à quel point les États sont « faibles » en Afrique avec ce régime politique mal appréhendé.

Quel est donc le rôle des autres pouvoirs organiques (législatif et juridictionnel) ?

J’imagine leurs (responsables) têtes de spectateurs soumis face au « Tout Puissant » Chef de l’exécutif : « Bah, c’est le boss, hein ! On ne peut rien faire ! » C’est qu’il n’y a pas de « démocratie ». C’est que le pouvoir n’est pas du peuple ni pour le peuple, encore moins par le peuple ! Quel gâchis, cette soi-disante démocratie ! À ce propos, Rousseau disait : « Un État peut être légitime SEULEMENT s'il est guidé par la volonté générale de ses concitoyens ». Montesquieu, dans sa sagesse, prône la séparation des pouvoirs, garantie de leur équilibre. Il écrit : [...] Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. (De l’Esprit des Lois) En d’autres termes, dans une démocratie, il faut qu’il y ait une indépendance entre les pouvoirs dits organiques. Cependant, ils fonctionnent dans un même système tout en ayant un pouvoir de contrôle les uns sur les autres. Le régime politique américain en est une belle illustration. Ils appellent ce système d’équilibre et de contre-pouvoir « Checks and Balances », ce qui a d’ailleurs empêché le financement de la construction du mur à la frontière USA/Mexique par le fameux Trump.

En fin de compte, je trouve bien dommage que l’Occident n’ait pas pu apporter à l’Afrique les vertus de ce régime démocratique dont la réputation n’appelle qu’à la corruption, au coup d’Etat, à la guerre, à l’atteinte aux us et coutumes... pour les Africains.

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