A 28 ans le photographe Kenyan Trevor Maingi incarne la nouvelle génération créative du Kenya

Il n’a que 28 ans mais déjà plus de 21 000 fidèles suiveurs sur Instagram, devenu plus que jamais en Afrique l’outil d’influence des artistes. Photographe de voyage et explorateur urbain.

Êtes-vous fatigué de passer des heures à écrire des textes sans obtenir le résultat escompté?


 

Pour comprendre l’influence et l’aura du travail de Trevor Maingi, il suffirait presque d’énoncer la liste des marques qui ont fait appel à son oeil : Airbnb, Adobe, Shutterstock, LandRover Africa, FourPoints, Samsung, Huawei, Guiness et Smirnoff. Mais se contenter de ce catalogue d’annonceurs en quête de storytelling photographique n’est pas faire honneur au talent de cet ancien ingénieur aéronautique. À 28 ans, « The Mentalyst« , son surnom, s’est imposé comme une figure majeure de la scène artistique et créative de Nairobi, où il vit. Comme ses acolytes du NuNairobi Ed Wainaina et Osborne Macharia, il se sent un ambassadeur de son pays à travers son oeuvre. My Chic Africa l’a rencontré.

D’où vient le surnom « The Mentalyst » et quel message se cache derrière  ?

Quand je cherchais un nom pour mes pages sur les médias sociaux, j’étais un grand fan de la série « The Mentalist ». J’adorais plus particulièrement le processus intellectuel de Simon Baker, toujours le premier à penser « out of the box ». Il n’y aucun donc autre message derrière que celui de promouvoir une pensée un brin iconoclaste qui sorte des codes habituels.

Vous avez commencé comme photographe sur téléphone mobile. Pourquoi cette volonté d’utiliser seulement un smartphone et qu’est-ce que cela vous a appris ?

Quand j’ai commencé la photo, en vivre n’était pas une option. C’était juste un hobby et une passion, donc je n’allais pas acheter un appareil coûteux. J’utilisais donc mon téléphone. Je sais que cela peut paraître un peu bateau, mais cela m’a appris à savoir créer avec ce que j’ai sans être dépendant d’un appareil et d’une technologie.

Vous avez rapidement construit une grande et fidèle communauté sur Instagram. Qu’est-ce que ce réseau social apporte à un photographe professionnel aujourd’hui ?

C’est bien simple, Instagram change la donne car il permet d’avoir un impact réel et quotidien à la fois sur ses clients et sa communauté. Une bonne partie de mon travail est pour Instagram. Pour ma créativité, j’inspire mes amis et des étrangers qui me découvrent et vice versa. C’est une plateforme qui permet à travers l’art de crée des « e-amitiés ».

Vous vous définissez comme un orateur visuel. Dans nos sociétés de l’image, est-ce que la photo peut être une voix privilégiée pour narrer le monde dans lequel nous vivons ?

Oui et non. Je me considère en effet comme un conteur d’histoires et mon medium c’est la photo. Par exemple, l’Afrique que je raconte ne peut se comprendre qu’en image. Essayer de la décrit avec des mots ne serait pas lui rendre justice car elle regorge de perles cachées encore inexploitées qui ne peuvent pas se raconter avec des mots. Etre un orateur visuel c’est donc aussi faire honneur à la beauté de la nature et des choses en retranscrivant leur magie de la façon la plus organique possible.

Justement, comment définiriez-vous votre travail et vous sentez-vous en mission pour montrer une autre Afrique ?

Je n’essaye pas vraiment d’avoir un style. La polyvalence peut parfois être mal perçue en photographie mais moi, elle me permet de shooter ce qui attire mon attention sans me demander si l’esthétique du décor sied à mes standard. J’aime la spontanéité et la retranscription organique, sans maquillage. Après, comme photographe de voyage et explorateur urbain, je suis connu pour avoir un style, une touche. Et oui évidemment que je la mets en service de l’Afrique, pour raconter ce qui sur ce continent ne l’a pas encore été. D’ailleurs, travailler avec les marques est également une belle opportunité de mettre en valeur l’Afrique.

 

 

Beeso

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