Les origines africaines des arts martiaux de l'antiquité à nos jours

Dans le monde des arts martiaux, il est courant de trouver des pratiquants et même des enseignants affirmer que ces dits Arts Martiaux ont pris naissance en Asie, pourtant ...

Êtes-vous fatigué de passer des heures à écrire des textes sans obtenir le résultat escompté?


 De part le monde une large place est donc accordée aux Arts Martiaux d’origine asiatique, et même aux arts martiaux d’origine occidentale. Et pourtant, le continent Africain ne fut pas en reste, l’histoire des arts martiaux y commence dès l’antiquité, dans les Empires Egyptiens et Nubiens et la tradition a perduré jusqu’aujourd’hui en laissant sur le sol Kamite une petite cinquantaine d’arts martiaux plus eux qui se sont exportés en Amérique en raison de la traite négrière. Ici, on va survoler la pratique des Arts du combat à travers l’histoire et à travers le monde noir.

 

Antiquité

Si Kemet possédait en son sein une armée organisée, c’est aussi qu’elle a développé une préparation et donc un entraînement aux arts de la guerre – le sens réel de l’expression Arts Martiaux – dans tout ses aspects. L’éparpillement des Kamits de la vallée du Nil au travers du continent après le sac de Thèbes suppose aussi que leurs traditions aient voyagées avec eux, même partiellement. Tel semble être le cas de leur Tradition Martiale. Nous pouvons faire une petite liste non exhaustive des arts martiaux pratiqués dans l’Antiquité.

Le Aha

(aussi connue sous le nom de Aha, Ahah, Kemet Mariama) Le Aha est une forme de boxe et de lutte pratiquée par les Kamits. Selon certaines sources, il était exclusivement pratiqué par les prêtres.

Le Kuta

Le Kuta fut à l’origine développé par les gardes du corps des anciens Pharaons comme la manière la plus efficiente et la plus efficace de défendre leur roi. Le Kuta est resté caché aux dirigeants Asiatiques pendant plus de mille ans jusqu’à ce que les militaires en découvrent les secrets. Aujourd’hui le Kuta est la base de l’art du Hikuta.

La lutte Nubienne

 

Les Archers Nubiens

 

 

La lutte de Nubie, pratiquée depuis plus de 3000 ans, est une des plus anciennes formes de cet ancien sport. Le plus ancien portrait connu de lutteurs Nubien se trouve sur une peinture murale de la tombe de Tyanen, un officier Egyptien mort en 1410 av. J.C. Alors qu’il était connu que les Egyptiens recrutaient des archers Nubien dans leur armée, peut-être cette image implique-t-elle que les lutteurs Nubiens avaient aussi une grande valeur aux yeux des Egyptiens. ”Nubien” est un terme commun que les Egyptiens utilisaient pour décrire toute personne de couleur marron et noire vivant dans le sud.

Après avoir étudié de nombreuses peintures murales dépeignant des lutteurs Nubiens et les ayant comparé à des myriades de tribus dans ce qui est maintenant le Soudan, les archéologues, anthropologues, et les historiens ont déterminé que les Nubiens du Kordofan sont très vraisemblablement les descendants des anciens lutteurs Nubiens. La lutte Grecque ancienne et la lutte Nubienne sont similaires dans le style – les lutteurs sont nus et marque par plaquage au sol (pas d’étranglement).

Ces lutteurs peuvent utiliser l’intégralité de leur corps, mais dans le style gréco-romain moderne la lutte n’autorise les compétiteurs qu’à utiliser le haut de leur corps pour les plaquages au sol. La lutte de Nubie, cependant, a vraisemblablement précédé la grecque de plusieurs centaines d’années et est restée inchangée depuis des millénaires.

 

Afrique impériale

Variétés d'épées Africaines

L’Afrique impériale a hérité sa tradition martiale de l’antiquité, et elle nous offre aujourd’hui une mosaïque incomparable de techniques de combats. Nous allons parler de quelques unes d’entre elles tant sur la Terre Mère qu’en Amérique, terre de déportation.

Sur la Terre Mère

Le Isinaphakade Samathongo est un sport de combat ancestral ésotérique pratiqué par les Zoulous et les Xhosa en Afrique du Sud

Le Isinaphakade Samathongo est un sport de combat ancestral ésotérique pratiqué par les Zoulous et les Xhosa en Afrique du Sud

La danse du guépard est une danse de combat acrobatique ivoirienne de l’ethnie dan ou yakuba.

Seuls quelques adolescents de cette ethnie sont sélectionnés en fonction de leurs capacités athlétiques pour apprendre cet art. Chaque élève a son formateur attitré et l’apprentissage est fait dans le plus grand secret. Même les membres de la communauté ne peuvent assister à la formation des jeunes. Au bout de cinq ans de formation, les jeunes font une démonstration pour marquer le passage à l’âge adulte.

Techniquement, c’est un art martial qui comprend beaucoup de sauts dans toutes les directions. Les déplacements sont fluides et imprévisibles. Les saisies sont effectuées lors des sauts, imitant le félin dont la lutte s’inspire.

Le pratiquant apprend aussi le maniement de la machette et des bâtons de différentes tailles. L’utilisation de ces armes et très codifié et comprend à lui seul un enseignement à part. Des stages d’initiation aux armes sont effectués aux enfants de cette ethnie. Il s’agit d’un enseignement uniquement oral. Le maniement du bâton chez les Dans de Côte d’Ivoire comprend une particularité: Le pratiquant ne tient pas son bâton comme en kali (où on laisse généralement la taille d’un pouce dépasser). Dans leur maniement de bâton, ce dernier descend jusqu’à la hauteur du coude, ce qui permet d’être moins facilement désarmé.

En ce qui concerne la danse du guépard, il y a des figures à deux. Certaines sont acrobatiques, comme une figure où les deux pratiquants se saisissent le corps et commencent à former une boule qui roule sur le sol. Cela pourrait paraître juste acrobatique, mais il s’agit d’une application martiale déguisée en danse. C’est un travail pour savoir faire chuter l’adversaire, sauter et rouler sur le sol.

 

Lutteurs Wolofs.

La lutte sénégalaise (ou lamb, laamb en wolof) est un sport traditionnel très populaire au Sénégal, tout particulièrement dans les régions du Sine-Saloum et de la Casamance. On le pratique aussi en Gambie. Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre en plus la boxe d’où l’appellation de « lutte avec frappe ». Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire.

En sus de sa dimension sportive elle intègre une dimension culturelle et folklorique (bakk) qui met en œuvre au travers d’animations la tradition culturelle sénégalaise. On peut la considérer comme l’un des « gardiens du temple ».Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue aujourd’hui un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et le public. Les cachets de lutteurs s’élèvent à des dizaines de millions de FCFA. Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhérent à la fédération qui est l’organe de gestion de ce sport.

 

Le libanda est une forme de lutte pratiquée par les Mongos en République démocratique du Congo qui permettait, à l’origine, de mesurer, tout en se divertissant, la valeur et l’adresse des guerriers. Comme pour la lutte libre, elle est pratiquée dans un cercle et le but est de mettre son adversaire au sol en utilisant la totalité du corps et en s’aidant d’une grande variété de prises, projections, balayages, etc. À l’origine, les coups étaient permis (mains, pieds, tête…) mais ceux-ci ont naturellement tendance à être oubliés pendant les entraînements et compétitions.

Les deux concurrents vont chercher une faille ou le moment propice en balançant les bras en avant afin d’agripper l’adversaire. Les griffes dans le dos sont presque systématiques après un combat de libanda.

Cette lutte s’exécute au rythme des percussions, s’accompagne de chants de bravoure et de défiance, de figures de danse, de pratiques magiques et de l’évocation des anciens. En référence au léopard, symbole du libanda, les lutteurs se peignent des taches de peinture blanches sur l’entièreté du corps. Plus qu’un sport de combat, le libanda s’apparente aussi à un rite de passage: la victoire est un triomphe sur soi-même.

La lutte libanda est sans doute l’un des sports de combat africains qui ont donné naissance à la Capoeira au Brésil, pendant l’esclavage.

 

En Amérique

Capoeira

La capoeira est un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses des peuples africains du temps de l’esclavage au Brésil. Elle se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et souvent acrobatique (La capoeira est un mélange de danse et de style de combat, la danse cachant ainsi le caractère de combat, nettement utilisée par les tribus sous l’esclavage afin de masquer la violence de la danse). Les pieds sont très largement mis à contribution durant le combat et les « joueurs » prennent souvent position en équilibre sur les mains pour effectuer des mouvements de jambes.

De formes diverses, la capoeira est jouée à différents niveaux plus ou moins près du sol et plus ou moins rapidement, accompagnée le plus souvent par des instruments, des chants et des frappements de mains. Une forme très analogue, aussi bien dans les gestes que dans les rythmes, est connue et pratiquée dans tout l’océan Indien sous le nom de Moringue depuis plusieurs siècles.

 

Danmye

 

 

Premier art martial martiniquais, le danmyé ou ladja est né du choc de la rencontre des deux mondes. Les esclaves venus du Sénégal et d’ailleurs transitant par l’île de Gorée ont crée un art de combat inspiré de la cérémonie initiatique le « n’golo  », cérémonie qui symbolisait le passage du monde de l’adolescence au monde adulte et qui consistait en un affrontement sous forme de lutte. La principale source d’inspiration est sans conteste le Lamb (lutte sénégalaise)

Le melting-pot culturel confirma la transformation des modes d’expression. Le quadrille, danse traditionnelle martiniquaise, s’inspire des danses de salon de la cour des rois.

Le propriétaire (Béké ) se servait de son étalon, plus généralement d’origine mandingue (tribu d’Afrique) comme coq de combat qu’il exhibait au cours de fêtes. Cependant, la perte de son meilleur élément ou l’invalidité temporaire de celui-ci firent que le Béké arrêta ce genre de manifestation. Ces combats de  « majors » continuèrent cependant au cour des fêtes patronales ou au cours de combats « arrêtés  ». Cependant, après la départementalisation en 1947, des décrets municipaux interdirent la pratique du Danmyé.

La montée en puissance des groupes folkloriques durant les années 60, avec notamment le ballet martiniquais, remit au goût du jour ce sport de combat au cours de joutes chorégraphiées.

Avec les années 70 et l’émergence des mouvements indépendantistes le phénomène prit de l’ampleur au point de devenir de plus en plus concret 30 ans après. De nos jours, des associations culturelles comme l’AM4 travaillent pour réactualiser les connaissances autour de cette activité. Par ailleurs, Sully Cally, en association avec Mme Jacqueline Rosemain, a effectué de nombreuses recherches sur cet art martial.

Il est à noter que le danmyé ne s’est développé qu’à la Martinique. La Guadeloupe, quant à elle, a donné naissance à une danse « le Lérose  », et à un combat bâton dit « mayolet  ».

Il existe divers lieux de pratique : les pitts, devant les bureaux de la BNP à Fort de France pendant Carnaval, et les soirées « belé  ». Traditionnellement, la soirée commence par des combats de danmyé, puis le bélé prend la relève et une véritable communion se poursuit toute la nuit. Enfin, la soirée se termine au lever du jour par le « ting-bang  ».


Beeso

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