SuperFly redéfinie les règles d'un reboot movie de la blaxploitation en 2018 (et se paie même Rick Ross et Future)

Avec leurs grosses cylindrées, leurs vestes en fourrure et leurs feutres, les héros de la "blaxploitation" des années 70 tentent un come-back sur le grand écran, parmi les innombrables réinterprétations de classiques de Hollywood, Superfly n'y manque pas.

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Avec leurs grosses cylindrées, leurs vestes en fourrure et leurs feutres, les héros de la "blaxploitation" des années 70 tentent un come-back sur le grand écran, parmi les innombrables réinterprétations de classiques de Hollywood.

 

 

Vue par les uns comme une célébration de la culture afro-américaine donnant les rôles principaux aux noirs plutôt que d'en faire des personnages secondaires, critiquée par d'autres comme un retour régressif à certains stéréotypes raciaux, la blaxploitation connaît un nouvel élan grâce à une jeune génération de réalisateurs qui veulent revisiter les classiques du genre comme "The Mack" ou "Foxy Brown", entre autres.

 

 

L'an prochain, les adeptes peuvent espérer une nouvelle version de "Shaft" (1971) avec Samuel L. Jackson, tandis que Warner Bros. prévoit un remake de "Dynamite Jones" (1973) et que "Foxy Brown" (1974) devrait arriver sur le site de streaming Hulu.

 

 

"Superfly", remake du titre phare de la blaxploitation (1972), arrive quant à lui sur les écrans américains mercredi prochain.

 

 

"Certains de mes films préférés sont des remakes", assure le réalisateur de clips devenu cinéaste Director X - Julien Christian Lutz de son nom de baptême.

 

 

"'+Scarface+ est un remake, +L'invasion des profanateurs de sépultures+ est un remake, alors je voulais avoir la possibilité de refaire grand classique", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Los Angeles.

 

 

Sorti à l'été 1972 aux Etats-Unis, "Super Fly" racontait l'histoire d'un trafiquant de drogue de Harlem, Youngblood Priest, (Ron O'Neal) qui essaie de faire un dernier gros coup avant de se mettre au vert.

 

 

Trevor Jackson, du sitcom d'ABC "Grown-ish", reprend le rôle titre, tandis que Jason Mitchell ("N.W.A - Straight Outta Compton", "Mudbound") joue son acolyte Eddie.

 

 

Director X réinterprète la trame originale au parfum des années 2000. Par exemple, les infidélités de Priest avec deux petites amies, qui se pensent chacune l'unique aimée, sont transformées en triade polyamoureuse consensuelle.

 

 

Les drogues et les armes, qui tenaient une place importante de la version année 70, passent au second plan.

 

 

- Atlanta, nouvelle place forte -

 

 

Le plus gros changement vient toutefois de transposition de Harlem à Atlanta. La capitale de Georgie (sud-est des Etats-Unis), forte de sa scène hip-hop et de ses crédits d'impôt pour le septième art, a été le lieu de tournage de nombreuses grosses machines hollywoodiennes récentes ("Avengers: Infinity Wars", "Guardians of the galaxy 2"... etc, sans oublier la série à succès "Atlanta").

 

 

"Les clubs de Harlem étaient célèbres dans le monde. Même les trafiquants de drogue de Harlem étaient célèbres dans le monde. C'est ce qu'Atlanta est aujourd'hui", assure Director X.

 

 

"Quand on raconte cette histoire pour notre époque, on la place au coeur de la culture noire américaine d'aujourd'hui", insiste-t-il.

 

 

Director X a également confié au rappeur d'Atlanta Future le soin de concocter la bande originale, alors que l'originale, de Curtis Mayfield, avait connu un énorme succès. 

 

 

Plusieurs stars de la scène hip-hop locale ont par ailleurs décroché de petits rôles dans le film, dont Big Bank Black ou Antwan "Big Boi" Patton du célèbre duo Outkast, lauréat de multiples Grammy Awards.

 

 

"Nous voulions amener de l'authenticité à certains de nos rôles clés et c'est ce que des types comme Bank amènent", remarque Director X. "Il est d'Atlanta et il connaît la vie locale".

 

 

Les films de la blaxploitation ont donné une voix influente aux afro-américains à Hollywood mais ont également pu être décriés comme glorifiant la criminalité et représentant une vision blanche de l'Amérique noire plutôt qu'un reflet réaliste, d'autant que peu des réalisateurs de ces oeuvres étaient noirs.

 

 

Souvent à petit budget et de faible qualité, ces films mettaient en scène des dealers de drogue, des proxénètes ou des détectives privés à la vie sexuelle débridée dans des intrigues téléguidées.

 

 

Les personnages féminins étaient souvent des prostituées et gardaient rarement leurs vêtements plus de cinq minutes.

 

 

L'écrivain Michael Arceneaux s'interroge sur l'intérêt de revisiter ces films violents et misogynes, dans le magazine de culture afro-américaine The Root.

 

 

"Quand je pense à la télévision et aux films noirs à présent - surtout à la télé - il y a tant d'exemples de narrations innovantes", fait-il valoir, déplorant le manque d'imagination qui pousse à ressortir des placards les vieux titres.

 

 

"A l'heure d'+Insecure+, +Queen Sugar+ ou +Get Out+, pourquoi aller forer dans les années 70 pour trouver des idées?", conclut-il.


Beeso

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