Jean-Michel Basquiat entre métissage culturel et ethnique

Du graffiti à la peinture, Jean-Michel Basquiat (1960–1988) est l’une des comètes de l’art contemporain. Mort d’une overdose à l’âge de 27 ans, ce jeune ami de Warhol a élevé le street art au rang des beaux-arts.

Êtes-vous fatigué de passer des heures à écrire des textes sans obtenir le résultat escompté?


 Son œuvre témoigne des réminiscences de son passé familial (ses origines haïtiennes), conjuguées aux influences du pop art. Il est devenu l’une des grandes figures de l’afro-américanisme dans le monde artistique.

 

 
Andy Warhol, Portrait de Jean-Michel Basquiat
 

Andy Warhol, Portrait de Jean-Michel Basquiat, 1982

i

 

Il a dit

« Je ne suis pas un artiste noir. Je suis un artiste. »

Sa vie

Né à Brooklyn dans une famille aux origines mixtes (portoricaine par sa mère et haïtienne par son père), Jean-Michel Basquiat est un enfant très précoce dans le domaine des langues et du dessin.

Après la séparation de ses parents et un déménagement, il revient à New York à l’âge de 16 ans. Il découvre le milieu de l’underground, se lie avec des graffeurs et abandonne ses études. Il prend alors le pseudonyme de SAMO© (pour « Same Old Shit ») pour taguer dans les rues de Manhattan.

Pour combler l’absence des artistes noirs dans les musées américains, l’ambition de Basquiat se double très vite d’une quête identitaire placée sous le signe de la négritude. Son goût pour le métissage culturel et sa haine du racisme nourrissent une œuvre néo-expressionniste parfois sombre et angoissée.

À la fin des années 1970, alors que Keith Haring couvre aussi les murs de graffitis, Basquiat devient une figure de l’East Village. Il travaille seul ou en collectif, fonde un groupe de rock et participe à un film indépendant. C’est à cette occasion qu’il rencontre Andy Warhol, pape consacré de la Pop culture. Basquiat commence à exposer ses œuvres et la fréquentation de Warhol lui offre une plus grande visibilité.

La carrière de Basquiat connait une irrémédiable ascension à partir de 1981. Un article lui est consacré dans Artforum sous le titre « The Radiant Child », soulignant son charisme. Il trouve l’appui de la marchande d’art Annina Nosei qui lui réserve le sous-sol de sa galerie comme espace de travail.

En 1982, il expose chez Larry Gagosian,  l’un des plus importants marchands d’art contemporain. Les plus grands musées américains se l’arrachent. Mais, au quotidien, l’artiste est miné par la drogue et l’alcool. Il vit cloîtré dans un loft où il peint et regarde la télévision en boucle.

La disparition de Warhol en 1987 est une tragédie pour Basquiat.Le peintre s’isole et s’enferme dans sa toxicomanie. Un voyage à Hawaï ne suffira pas à le détourner de ses démons : le jeune artiste sera finalement retrouvé mort dans son appartement de New York, le 12 août 1988.

En 2017, une de ses œuvres pulvérise un record de vente. Elle atteint aux enchères 110,5 millions de dollars, signe que l’artiste mort depuis trente ans n’a pas fini de faire vivre le marché de l’art contemporain. Il est devenu l’un des artistes américains les plus chers de l’Histoire.

Ses œuvres clés

 

 
Jean-Michel Basquiat, Slave Auction
 

Jean-Michel Basquiat, Slave Auction, 1982

i

 

Slave Auction (Vente aux enchères d’esclaves),  1982

Représentative du style de Basquiat, cette œuvre traite d’un thème subversif et toujours d’actualité dans notre société contemporaine. Alors en plein essor médiatique, l’artiste représente le monde de manière chaotique, qu’il traduit en faisant cohabiter signes manuscrits et illustrations imagées. Dans cette œuvre, il s’intéresse aux minorités opprimées, aux exclus, aux exploités.

 

 
Jean-Michel Basquiat, A Panel of Experts
 

Jean-Michel Basquiat, A Panel of Experts, 1982

i

 

A Panel of Experts, 1982

Au début des années 1980, Basquiat, alors en couple, aurait eu une brève liaison avec la chanteuse Madonna. Un soir, les deux femmes finissent par se battre, ce qui inspira à Basquiat cette œuvre rassemblant des fragments de dessins, comme autant de cartoons. Si les altercations sont mises en scène de manière enfantine, presque naïve, la violence est bien présente ; Basquiat n’hésite pas à utiliser le motif du revolver. La couronne est quant à elle le symbole de l’artiste lui-même.

 

 
Jean-Michel Basquiat, Sans titre
 

Jean-Michel Basquiat, Sans titre, 1985

i

 

Sans titre, 1986

Jean-Michel Basquiat a produit des milliers d’œuvres sur papier, souvent complexes. Le dessin est chez lui une pratique expérimentale : superpositions de mots, de croquis qui évoquent des graffitis reliés entre eux par un fil énigmatique. On y retrouve fréquemment, entre autres, des formes squelettiques et effrayantes. Autant de sujets qui renvoient au thème de la mort, une véritable obsession de l’artiste.


Beeso

1226 Blog Beiträge

Kommentare